Les véhicules électriques (VE) gagnent du terrain au Togo avec 3 000 motos électriques déjà en circulation. Cette transition vise à réduire les 64 % d’émissions de CO2 dues aux transports et à diminuer les 6 700 décès prématurés annuels liés à la pollution de l’air. Le gouvernement ambitionne que 3 % des nouvelles ventes de véhicules soient électriques d’ici fin 2025.
Points clés :
- Incitations fiscales : Exonération totale pour les VE et réduction de 90 % pour les hybrides.
- Infrastructure : Stations d’échange de batteries, notamment grâce à Spiro, avec 600 stations déjà en place.
- Acteurs majeurs : Spiro domine le marché des deux-roues avec des abonnements accessibles (1 000 FCFA/jour).
- Défis : Coût initial élevé, manque de bornes de recharge et faible sensibilisation.
Malgré ces obstacles, le Togo se positionne comme un modèle pour l’électromobilité en Afrique de l’Ouest, avec un potentiel de croissance et des projets prometteurs pour renforcer les infrastructures et sensibiliser la population.
La première voiture électrique et solaire de l’Afrique est assemblée au Togo
Politiques gouvernementales et incitations pour les VE
Le gouvernement togolais prend des mesures concrètes pour accélérer l’adoption des véhicules électriques (VE), en mettant en place des initiatives destinées à réduire leur coût et leur impact écologique. Parmi ces mesures, des avantages fiscaux importants figurent en première ligne.
Réductions fiscales et droits de douane
Pour encourager l’achat de véhicules respectueux de l’environnement, le Togo propose des exonérations fiscales intéressantes. Par exemple, les nouveaux véhicules électriques bénéficient d’une exonération fiscale totale (100 %), tandis que les véhicules hybrides profitent d’une réduction de 90 % sur les taxes. Ces avantages rendent ces technologies plus accessibles, en compensant leur coût initial souvent plus élevé par rapport aux véhicules thermiques.
En juin 2025, une étape majeure sera franchie avec le lancement du Projet de Soutien à la Transition vers la Mobilité Électrique (PSTMET). Ce projet vise notamment à introduire des motos électriques pour les administrations publiques, marquant une avancée significative dans l’adoption des VE.
Ces incitations permettent de réduire l’écart financier entre les véhicules électriques et ceux fonctionnant aux énergies fossiles, rendant la transition plus abordable pour les consommateurs.
Organismes gouvernementaux et réglementations
En complément des avantages fiscaux, le gouvernement a mis en place un cadre réglementaire rigoureux pour encadrer et soutenir ces initiatives. Plusieurs ministères jouent un rôle clé dans l’approbation et la gestion des importations de véhicules électriques. Le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, ainsi que le Ministère du Commerce, sont chargés d’encadrer ces processus.
Depuis mars 2022, l’Office Togolais des Recettes (OTR) a introduit une procédure stricte pour l’importation des véhicules propres. Désormais, les autorités douanières doivent obtenir une approbation conjointe du Ministre du Commerce et du Ministre de l’Environnement avant de finaliser les formalités de dédouanement.
« Pour l’accomplissement des formalités de dédouanement des VE et hybrides, ainsi que des mesures destinées à leur approvisionnement, les autorités douanières doivent obtenir une approbation délivrée par arrêté conjoint du Ministre du Commerce et du Ministre de l’Environnement. » – Commissaire Général de l’OTR
Le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières s’implique activement dans cette transition. Sous la direction de Mery Yaou, Directrice de l’Environnement, ce ministère s’efforce de positionner le Togo comme un acteur majeur de l’électromobilité en Afrique de l’Ouest. Cette approche coordonnée assure une réglementation efficace et cohérente pour l’adoption des véhicules électriques.
Infrastructure de recharge pour VE au Togo
Le Togo fait des progrès notables dans le développement de son infrastructure de recharge, un élément clé pour encourager l’adoption des véhicules électriques (VE). Ces avancées se traduisent par une multiplication des stations de recharge, notamment dans la capitale, Lomé.
Stations de recharge actuelles et couverture
Lomé voit son réseau de stations de recharge s’étendre progressivement, offrant des options pratiques aux utilisateurs de VE. Une attention particulière est portée aux deux-roues électriques grâce à Spiro, qui a inauguré ses premières stations automatisées d’échange de batteries à Lomé en février 2024. Ces stations innovantes permettent de remplacer les batteries en un rien de temps, éliminant ainsi les longues attentes liées aux recharges traditionnelles.
L’impact de Spiro sur le marché togolais est impressionnant. L’entreprise gère déjà 600 stations d’échange et a facilité plus de 7 millions d’échanges de batteries, répondant aux besoins d’une communauté de 12 000 utilisateurs, dont plus de 10 000 répartis en Afrique de l’Ouest.
« Nos stations d’échange automatisées, associées aux batteries Spiro, représentent le summum de la sécurité et de la qualité sur le marché des VE » – Samir Mishra, Directeur technique de Spiro
Projets publics et privés de recharge
En plus des initiatives déjà en place, de nouveaux projets visent à renforcer le réseau. Spiro prévoit de mettre en place 50 nouvelles stations intelligentes d’échange et de recharge automatisées d’ici la fin mai 2024. Cette expansion rapide témoigne de la confiance des investisseurs dans le potentiel du marché togolais.
« Nous sommes ravis de lancer la première station automatisée d’échange de batteries au Togo, un développement significatif illustrant une avancée majeure dans l’amélioration de la mobilité électrique » – Rahul Gaur, Responsable de Spiro Togo
Malgré ces avancées, des obstacles demeurent. L’insuffisance des infrastructures de recharge et d’échange reste un frein à l’adoption massive des motos électriques en Afrique. Pour y remédier, le Togo pourrait s’inspirer des approches hybrides adoptées ailleurs sur le continent, comme l’intégration de systèmes de stockage par batteries pour compenser les fluctuations du réseau électrique.
Avec l’ambition de devenir un acteur majeur de l’électromobilité dans la région, le Togo devra miser sur une collaboration étroite entre les secteurs public et privé. Les investissements dans les infrastructures de recharge seront essentiels pour bâtir un écosystème solide, propice à la popularisation des véhicules électriques.
Modèles de VE et acteurs du marché au Togo
Le marché des véhicules électriques (VE) au Togo se divise en deux segments principaux : les deux-roues électriques, qui dominent largement, et les voitures électriques importées, encore peu nombreuses.
Véhicules électriques disponibles au Togo
Spiro, acteur clé dans le secteur des deux-roues électriques, propose deux modèles de motos :
| Modèle | Spiro Commando | Spiro Chap Chap |
|---|---|---|
| Puissance | 6,5 kW | 2,5 kW |
| Vitesse maximale | 80 km/h | 65 km/h |
| Autonomie | 40 km (par batterie de 2 kWh) | 70 km (par batterie de 2,4 kWh) |
| Temps d’échange | 2–3 minutes | 2–3 minutes |
| Poids net | 120 kg | 92 kg |
Ces motos sont proposées avec un abonnement quotidien d’environ 1 000 FCFA (1,67 €), incluant deux échanges de batteries, la maintenance et l’assurance. Ce modèle permet aux utilisateurs d’économiser environ 360 $ par an.
« Je peux dire qu’il y a quatre avantages à utiliser une moto électrique. Premièrement, la moto électrique coûte moitié moins cher à faire fonctionner. Deuxièmement, elle n’explose pas en cas d’accident. Troisièmement, elle réduit la pollution sonore et atmosphérique. Et quatrièmement, elle est saine à conduire »
– Aounon Yao, conducteur de moto-taxi
Pour les voitures électriques, le marché repose sur l’importation de modèles adaptés aux besoins locaux. Les prix varient en fonction des caractéristiques techniques et de l’origine des véhicules.
Ces initiatives montrent un marché en pleine évolution, porté par des acteurs engagés dans le développement de l’électromobilité.
Principaux distributeurs de VE
Les distributeurs locaux jouent un rôle clé dans l’expansion des VE au Togo, soutenus par des politiques incitatives.
Spiro, leader du segment des deux-roues électriques, est un acteur de premier plan. L’entreprise, détenue à 98 % par l’ATIF (Dubaï), a bénéficié de 65 millions de dollars d’investissements et signé un accord de financement de 63 millions de dollars avec la Société Générale et GuarantCo. À ce jour, Spiro a déployé plus de 9 400 motos électriques au Togo, ainsi qu’au Bénin, en Ouganda et au Rwanda.
« Le marché africain est vaste, et il y a de la place pour tout le monde. Pour éliminer progressivement toutes les motos thermiques, nous aurions besoin d’environ 10 millions de vélos électriques, ce qui signifie qu’il y a encore beaucoup de travail devant nous »
– Jules Samain, PDG de Spiro
Pour les voitures électriques, des plateformes comme EV24.africa et AUTO24.africa permettent aux clients togolais d’importer des véhicules électriques depuis plusieurs continents.
Le marché des motos électriques au Togo est en pleine croissance : il devrait atteindre 17,08 millions de dollars d’ici 2025, avec des ventes annuelles prévues à 7 760 unités d’ici 2030. Actuellement, 72 % des décès routiers au Togo sont liés aux motos. L’adoption accrue des véhicules électriques pourrait donc jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité routière et la réduction des accidents.
Défis et opportunités de l’adoption des VE
L’adoption des véhicules électriques (VE) au Togo s’accompagne de défis concrets mais aussi d’opportunités prometteuses.
Obstacles à l’adoption des VE
Le premier obstacle majeur est le coût initial élevé. À l’échelle mondiale, les VE coûtent en moyenne 23 % de plus qu’un véhicule thermique neuf (mars 2023). Cette différence est particulièrement sensible au Togo, où le pouvoir d’achat des ménages reste limité.
Ensuite, le manque d’infrastructures de recharge freine considérablement l’expansion des VE. Malgré quelques efforts, le réseau de bornes de recharge demeure insuffisant, alimentant ainsi l’inquiétude des acheteurs potentiels quant à l’autonomie des véhicules, notamment pour les longs trajets.
Un autre frein est le manque de sensibilisation du public. Beaucoup de Togolais ne sont pas encore suffisamment informés sur les avantages économiques et environnementaux des VE, ni sur leur fonctionnement ou leur entretien.
« L’élimination des incitations fiscales pour les VE et du financement public des bornes de recharge a le potentiel d’affecter deux obstacles critiques à l’adoption des VE : la disponibilité des bornes de recharge publiques et les prix des véhicules. »
– Brent Gruber, directeur exécutif de la pratique VE chez J.D. Power
Malgré ces défis, les perspectives offertes par les VE restent encourageantes, tant sur le plan économique qu’environnemental.
Avantages et perspectives d’avenir
Les véhicules électriques présentent des avantages économiques importants. Leurs coûts d’exploitation sont nettement inférieurs à ceux des véhicules thermiques, grâce à l’absence de dépenses en carburant et à des frais d’entretien réduits.
Sur le plan environnemental, l’électrification des deux et trois-roues pourrait entraîner une réduction significative des émissions de CO2, une priorité dans la lutte contre la pollution.
« Premièrement, la moto électrique coûte moitié moins cher à faire fonctionner. Deuxièmement, elle n’explose pas en cas d’accident. Troisièmement, elle réduit la pollution sonore et atmosphérique. Et quatrièmement, elle est saine à conduire. »
– Aounon Yao, conducteur de moto-taxi
L’indépendance énergétique constitue un autre atout majeur. Des projets comme la centrale solaire Sheikh Mohamed Bin Zayed de Blitta (50 MW) illustrent cette ambition, en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles et en ouvrant la voie à une production locale de VE. De plus, le développement de l’assemblage local pourrait stimuler la création d’emplois et favoriser l’innovation technologique, positionnant le Togo comme un acteur clé dans la région.
Guide d’achat pour les acheteurs de VE
Pour ceux qui envisagent d’acquérir un VE, voici quelques conseils pratiques :
- Profitez des incitations gouvernementales : Les réductions sur les droits d’importation et les exonérations fiscales peuvent rendre les VE plus accessibles.
- Analysez vos besoins de mobilité : Les deux-roues électriques, avec leurs batteries échangeables, sont idéaux pour les trajets urbains. Pour des déplacements plus longs, il peut être pertinent d’explorer les options d’importation auprès de fournisseurs fiables.
- Planifiez la recharge : Identifiez les bornes disponibles sur vos trajets réguliers et, si possible, envisagez l’installation d’une borne privée pour plus de flexibilité.
- Cherchez un accompagnement professionnel : Certaines entreprises locales proposent des solutions complètes, incluant maintenance, assurance et formation, pour faciliter la transition vers l’électromobilité.
En tenant compte de ces éléments, l’adoption des VE au Togo peut devenir une réalité plus accessible et bénéfique pour tous.
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Conclusion : L’avenir des véhicules électriques au Togo
Le Togo se positionne comme un pionnier de l’électromobilité en Afrique de l’Ouest, porté par des initiatives ambitieuses et une flotte de 3 000 motos électriques en circulation. Cette évolution a un impact direct sur la santé publique, dans un pays où la pollution atmosphérique est responsable de 6 700 décès prématurés chaque année. Ces chiffres soulignent l’urgence d’accélérer les politiques et les partenariats pour transformer durablement le secteur de la mobilité.
« Avec les deux et trois-roues jouant un rôle important dans les économies locales, l’Afrique a le potentiel de faire un bond en avant dans la voie de la mobilité conventionnelle en passant directement aux véhicules électriques. Le Togo montre comment une combinaison d’initiative du secteur privé et de soutien gouvernemental peut accélérer l’introduction de l’électromobilité qui répond aux besoins du marché local, de bas en haut. »
– Sheila Aggarwal-Khan, Directrice de la Division Industrie et Économie du PNUE
Pour garantir le succès de cette transition, plusieurs mesures concrètes doivent être mises en œuvre. Le gouvernement togolais doit continuer à soutenir l’électromobilité à travers des incitations fiscales, comme l’exonération de 100 % sur les taxes des véhicules électriques neufs. Parallèlement, le développement du réseau de bornes de recharge est essentiel, notamment dans les zones rurales où l’accès à l’électricité reste limité.
Les partenariats public-privé jouent un rôle crucial dans cette dynamique. L’exemple de M Auto Electric et Spiro illustre bien cette synergie, avec des initiatives locales de production et plus de 9 400 motos à batterie interchangeable déjà déployées dans la région .
Un autre levier important réside dans l’information et la sensibilisation. Une grande partie des Togolais ignore encore que les motos électriques coûtent deux fois moins cher à utiliser que leurs équivalents thermiques. L’électrification du transport offre une chance unique d’améliorer la sécurité routière, de réduire la pollution de l’air et de diminuer la dépendance aux carburants fossiles importés.
L’enjeu n’est plus de savoir si la mobilité électrique sera adoptée, mais à quelle vitesse elle se généralisera.
FAQs
Quels sont les défis principaux à l’adoption des véhicules électriques au Togo et quelles solutions sont envisagées par le gouvernement ?
Les défis et initiatives pour les véhicules électriques au Togo
L’adoption des véhicules électriques (VE) au Togo rencontre plusieurs obstacles importants. Parmi eux : le coût d’achat élevé, l’absence d’infrastructures de recharge publiques adéquates, et le prix des batteries, qui reste hors de portée pour une grande partie des consommateurs.
Pour surmonter ces freins, le gouvernement togolais a lancé plusieurs initiatives. Par exemple, des exonérations fiscales ont été mises en place pour l’importation des VE et de leurs batteries. En parallèle, une stratégie nationale ambitieuse vise à ce que 30 % des véhicules immatriculés soient électriques d’ici 2030. Le développement de la production locale est également encouragé, notamment grâce à la création d’usines d’assemblage sur le territoire.
Ces efforts combinés cherchent à rendre les VE plus accessibles tout en établissant une infrastructure capable de répondre aux besoins des conducteurs.
Comment le Togo prévoit-il de développer les infrastructures nécessaires pour les véhicules électriques ?
Le Togo investit dans les infrastructures pour véhicules électriques
Le Togo s’engage activement à soutenir l’adoption des véhicules électriques en développant son réseau de bornes de recharge. Des efforts conjoints entre secteurs public et privé sont en cours pour installer des stations de recharge dans des zones urbaines et des points stratégiques à travers le pays.
En complément, des projets pilotes sont lancés pour élargir ces infrastructures, rendant la recharge plus accessible aux conducteurs. Ces initiatives s’inscrivent dans une démarche globale visant à promouvoir une mobilité plus respectueuse de l’environnement et à réduire l’empreinte carbone nationale.
Quels sont les bénéfices économiques et environnementaux des véhicules électriques pour les consommateurs togolais ?
Les avantages des véhicules électriques pour les consommateurs togolais
Les véhicules électriques présentent plusieurs avantages financiers pour les consommateurs au Togo. Par exemple, l’exonération totale de la TVA sur les véhicules électriques neufs permet de réduire considérablement leur coût d’achat. En plus, ces véhicules demandent moins d’entretien et consomment moins d’énergie que les véhicules à moteur thermique, ce qui se traduit par des économies importantes sur le long terme.
Du point de vue écologique, opter pour des véhicules électriques aide à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à réduire la pollution atmosphérique. Ces efforts sont essentiels pour améliorer la qualité de vie et avancer vers les objectifs climatiques du pays. Par ailleurs, le développement d’infrastructures comme les stations de recharge ou les usines de production profite à l’économie locale, en stimulant la création d’emplois et en renforçant la croissance économique du Togo.
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